mardi 2 janvier 2007

Attentes citoyennes et contraintes d’élus locaux : dialogue pour une compréhension mutuelle

La vie locale est la source du politique. C’est sans doute le seul intérêt d’une proposition démagogique de Royal, sur les jurys populaires. A aucun moment, n’est posée la question de savoir comment et sur quelle base doivent être jugés les élus et leurs actions. Y a-t-il un sens à juger d’une action en cours avant qu’elle ne soit achevée ? Ces jurys réactivent le funeste souvenir de l’Inquisition.

Pour autant cette proposition met le doigt sur une dimension importante. La chose publique est affaire de dialogue. Et donc une affaire de compréhension mutuelle. Ce dialogue sur la conduite des affaies publiques est devenue une exigence tant pour les élus que les citoyens. Pour ces derniers, ce désir est plus que légitime. Elle est la condition d’une démocratie locle dans un sens plus participatif. L’association des habitants à la prise de décision est une requête fondée. Elle requiert au préalable une lisibilité de l’action des pouvoirs locaux et la responsabilisation des élus face à la souveraineté populaire, dans le cadre d’une confrontation au suffrage universel direct. C’est une des enjeux de l’intercommunalité. Qui connaît les champs d’intervention d’une communauté de communes ou d’agglomération ? Trop peu assurément.

Certes. Mais face à ces attentes, une autre réalité existe. Celle de l’exercice de la fonction d’élu local et des contraintes qui en découlent. Sans vouloir en faire le catalogue, on peut en citer quelques-unes :

  • la responsabilisation personnelle croissante des élus, sans véritable protection juridique ;
  • la multiplication des échelons adminsitratifs et des procédures qui désoriente les administrés dans le choix des interlocuteurs à privilégier (quand ce n’est pas les élus eux-mêmes !). Vers qui se tourner aujourd’hui pour financer un projet associatif ?
  • les contraintes privées, professionnelles, familiales : un élu au service d’une collectivté, on a tendance à l’oublier, n’est pas qu’un élu.
Ces difficultés ont pour première conséquence un difficile renouvellement du personnel politique dans un contexte marquée par une dépolitisation croissante, voire une défiance à l’égard du politique, des politiques publiques et de la Politique. Quelque puisse être le fondé de cette image, il est devenu difficile d’assurer, pour un élu, la continuité de son action.

Aucun commentaire: