mercredi 21 février 2007
La politique déserte les banlieues. On s'en doutait.
Ces propos de deux chercheurs partis enquêter sur le terrain des banlieues nous rappellent le fossé qui se creusent entre élus et population dans les quartiers difficiles. "Il faut bien se rendre compte de l’état de la démocratie dans un quartier comme celui des Cosmonautes : on compte 1 400 habitants, dont 700 environ sont des Français en âge de voter. Parmi eux, 500 seulement étaient inscrits sur les listes en 2002. Et au premier tour de la présidentielle, moins de 300 de ces inscrits sont allés voter. Lorsqu’on étudie les listes d’émargement sur la longue période, pour voir qui participe régulièrement, on se rend compte que le noyau dur des électeurs tombe à 150 personnes. [...] Cela se traduit de manière très concrète dans une commune comme Saint-Denis : en 2001, le maire (Patrick Braouezec) a été élu, au premier tour, avec un peu moins de 7 500 voix sur une population de 85 000 habitants ! Son prédécesseur (Marcelin Berthelot) avait, quant à lui, été élu au premier tour en 1977 avec 20 515 voix. Quand on s’intéresse aux banlieues populaires, on s’aperçoit que la France est en voie d’américanisation électorale."
Le constat est tout simplement édifiant et s'apparente à un scrutin censitaire dans un contexte où l'universalité est, théoriquement, la règle : seule une poignée d'habitants désigne ses représentants. A ce constat, deux explications :
- La plus évidente, mais la moins pertinente : "L’encadrement partisan et syndical y a totalement disparu. En cinq années d’enquête sur le quartier, nous n’avons pas rencontré un seul militant communiste."
- L'essentiel étant la "déstructuration des environnements populaires et la déstabilisation de leurs populations ! Le travail, par exemple, a longtemps constitué un espace de politisation individuelle et collective."
(source : Samizdat).
lundi 19 février 2007
Profit + Plan de restructuration = Profit record?
«Les 40 plus grandes entreprises françaises auront engrangé l'an dernier la bagatelle de 74 milliards d'euros de bénéfices». Le Parisien qui rappelle que déjà l'année 2005 avait été marquée par «des profits historiques». Reste que, pour le journal, «l'annonce de ces super-profits crée le malaise et ne manquera pas, en pleine campagne électorale, de relancer la polémique sur un "juste" partage des bénéfices». Le Parisien rappelle en effet que «les géants du CAC 40 sont plutôt du genre pingres : entre 2000 et 2005, ce sont avant tout les actionnaires qu'ils ont préféré servir en premier avec une hausse des dividendes de plus de 70 %». Dans le même temps, poursuit le journal, «les salariés du groupe BNP Paribas ont signé récemment une pétition afin d'obtenir une hausse générale des salaires de... 1,2 %». (RFI)
On peut sans doute aller plus loin, en rappelant au bon souvenir de Danone, en 2001 : "Danone s’apprête à supprimer 3 000 emplois en Europe, dont 1 700 en France, et à fermer sept usines dans notre pays alors que le groupe réalisait un résultat net de 4,5 milliards de francs en 1999." Et ce qu'on revit aujourd'hui avec Alcatel-Lucent... L'histoire n'est qu'un éternel recommencement.
Indeminités des députés : purement scandaleux
Selon un article du Canard Enchainé du 7/2, Jean-Louis Debré envisage de faire un cadeau aux représentants du peuple, s'il s’avère que celui-ci ne les reconduisait pas après les prochaines élections. D’ores et déjà, ces "battus" continuent de percevoir leur indemnité de députés (5 800 euros) pendant 1 semestre. Il est envisagé de porter ce délai à 10 semestres donc 5 ans (le temps d’une législature), mais de manière dégressive (20% au bout de 5 ans, 1 000 euros quand même).
"Mais l’idée d’y penser est un scandale sans nom. Nos élus se protègent aussi bien qu’ils passent leur temps à nous marteler que notre propre protection est néfaste à notre pays. Nos retraites, nos CDI, l’interdiction de licencier sans raison, tout cela est néfaste pour notre économie, nos entreprises entend-on dire sans cesse. Garder 5 ans une indemnité sans rien faire n’est par contre pas un scandale. Peut-être que nos valeureux députés ont en préparation une loi protégeant aussi bien les citoyens licenciés ?" (BELLACIAO)
"Ces mêmes députés qui estiment que l'AAH (610 €/mois) et le minimum vieillesse (365,97 €/mois ) permettent de vivre correctement, prennent tout particulièrement soin d'une catégorie très particulière de chômeurs potentiels et de pauvres virtuels : eux-mêmes, après les élections." (Partager ou disparaître)
lundi 12 février 2007
Article du Télégramme : "Parti radical de gauche - Les noms se précisent"
Plus de 35 membres du PRG de Bretagne étaient réunis samedi à Lannion dont François Bouriot, président de la fédération costarmoricaine, Christiane Migot, présidente du PRG Finistère, Jeanne Larue et Johan Theuret, vice-présidente et président de la fédération Bretagne, ainsi qu’André Lefeuvre, vice-président du conseil général d’Ille-et-Vilaine. (Photo Isabelle Le Maléfan)
ALCATEL : une prime de 16500 euros par salarié licencié versée aux actionnaires
Cette fois ci, c'est trop, trop choquant, trop injuste, trop provocateur.
Puisqu'on en est au stade de la provocation, on peut faire aussi ce calcul : Alcatel verse à ses actionnaires pour les « rassurer » une prime de 16 500 euros par salarié licencié.
Le Parti Radical de Gauche, parti modéré de centre-gauche, soutient le concept de la libre entreprise compatible avec une Société fraternelle, solidaire et équitable. Le groupe Alcatel-Lucent connaît ou va connaître des difficultés : soit, même si cela reste à vérifier, prenons acte de l'annonce. En revanche, la première mesure à prendre, c'est de supprimer le versement du dividende aux actionnaires financiers. Comment expliquer aux salariés qui vont se retrouver à la rue que leur malheur fait le bonheur de ceux qui ont spéculé sur leur travail ? C'est tout simplement immoral et c'est cette immoralité là qui pousse l'ensemble de la classe moyenne vers des solutions de rejet de la Société tout entière, des solutions extrémistes, qu'elles soient dites de droite ou dites de gauche.
Placer son épargne disponible (pour ceux qui ont la chance de pouvoir encore épargner) dans l'industrie n'est pas un crime, loin de là : mais cela n'est pas ou ne doit pas être un jeu pervers et malsain, un jeu sans risque où on peut toujours gagner plus sans jamais perdre. La bourse n'est pas un jeu de monopoly.
Les Radicaux de Gauche des Côtes d'Armor dénoncent l'incohérence et la provocation des mesures annoncées, exigent le retrait immédiat de l'annonce de versement de dividendes aux actionnaires et invitent sereinement l'ensemble des salariés d'Alcatel à faire confiance à leurs représentants syndicaux pour négocier avec la Direction les réelles mesures à prendre pour préserver l'emploi tout en faisant prospérer l'entreprise et leur outil de travail, sans le démolir par des actions dévastatrices dont ils seront, à coup sûr, les premiers à en payer les frais. Les radicaux de gauche du Trégor soutiendront sans faille les salariés d'Alcatel et leurs familles.
François Bouriot
Président de la fédération départementale du Parti Radical de Gauche des Côtes d'Armor
Maire de Trélévern
Vice Président de la Communauté d'Agglomération Lannion-Trégor